Un café maison, Keigo Higashino - Une vengeance qui se boit chaude


Amateurs de polars : ceci est une révélation. Je retrouve avec Un café maison le fantastique Heigo Higashino, découvert avec l'inclassable Maison où je suis mort autrefois : un talent monstre, des romans soignés jusqu'au bout des ongles, et subtils à en pleurer. Un vrai plaisir de lecture, qui ne se dément pas au fil des bouquins (Le dévouement du suspect X, La prophétie de l'abeille).

Yoshitaka Mashiba est retrouvé mort chez lui ; à ses côtés, une tasse de café renversé : c'est manifestement un empoisonnement à l'arsenic. Mais un empoisonnement impossible, ou du moins qui défie la logique. Car, si l'épouse, trompée et récemment quittée pour cause de stérilité, semble bien être la coupable idéale, elle ne s'est pas trouvé en situation de glisser la substance fatale dans la boisson de son mari, puisqu'elle se trouvait alors loin de là, chez ses parents.

Face à ce cas particulièrement complexe, l'enquêteur Kusanagi est perplexe. Il fait donc appel, comme souvent, à son ami physicien, pour qui les enquêtes représentent des défis intellectuels particulèrement stimulants. Mais Kusanagi est particulièrement troublé, dans son raisonnement et son jugement, par la principale suspecte, une jeune femme diablement séduisante, essuyant les moqueries répétées de sa collègue enquêtrice Utsumi, qui ne le ménage guère.

Un polar classieux, loin du sanguinolent ou du sensationnel, un détachement glaçant, un Japon où la condition féminine fait toujours un peu frémi, un sens époustouflant du détail, une intrigue tortueuse et intelligente, une ambiance assez classique, et un crime apparemment parfait : Un café maison, c'est un peu tout cela à la fois, et c'est vraiment, vraiment très bien !


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