Un jambon calibre 45, Carlos Salem



Follement impatiente, après mes premières lectures-cultes, je me suis jetée littéralement sur le dernier Salem, qui, finalement, s'avère un peu décevant.

"Je soupesai la pièce. SI c'était face, la face de Franco qui ne me scandalisait plus, car je m'habituais à cette contradiction ensoleillée qu'on appelait l'Espagne, j'essayais d'éviter la Momie et son Jambon, et je montais dans le premier avion en partance. Si elle retombait côté pile, avec son dessin vaguement fascisant, je n'avais plus qu'à rechercher Noelia, la mort, ou je ne sais quoi d'autre."

Comme toujours, le lecteur est aux prises avec un raté caractérisé, un Argentin débarqué à Madrid à la suite d'un chagrin d'amour dévastateur. Comme dans tout roman noir qui se respecte, il lui arrive des ennuis invraisemblables, et le voilà embarqué à la poursuite d'une rousse incendiaire improbable qui s'est barré avec plein de fric, un sbire plutôt attachant à ses basques (le fameux jambon calibre 45), et scotché par une bombe madrilène avocate mais pas que.

Plus lent au démarrage que le succulent Nager sans se mouiller, moins noir que le très triste Je reste roi d'Espagne, nettement moins jubilatoire qu'Aller simple. Après, la recette est bonne, et elle fonctionne encore un peu : fantasque, baroque, entraînant, et dans le fond toujours mélancolique. Mais ça tourne un peu à la recette.

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