Chronique d'un village ordinaire. Ou plutôt, pas tout à fait, car Verkeerdespruit vit au rythme de l'apartheid, en Afrique du ud, dans les années 1960, où la cruauté des enfants répond au racisme étroit et au conservatisme étouffant des adultes dans le bourrage de crâne du système de l'apartheid. "Ils n'apprennent pas aux enfants à penser, ils leur apprennent quoi penser." Seuls surnagent dans ce système les parents du narrateur, la téléphoniste ou le motard, et encore sont-ils enfermés, réprouvés ou chassés.
Sur fond de premiers émois et de découverte du corps, Michiel Heyns explore Verkeerdespruit comme il radiographie sa société, dans ses pesanteurs et ses inerties. Sous l'apparence simple d'un roman d'initiation, ce sont bien les maux de l'Afrique du Sud qui sont soulevés.
Dommage que, malgré une belle plume, et un vrai talent à saisir le passage de l'enfance à l'adolescence, le roman de Michiel Heyns peine à trouver son rythme consistant davantage en une succession de tableaux, fonctionnant presque de manière indépendante, que comme un véritable ensemble .. mais n'est-ce pas aussi le propre de l'âge qu'il décrit, comme celui du fonctionnement de la mémoire ?
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