L'autobus, Eugenia Almeida

Encore une occas' dénichée chez Gibert (il ne faut résolument pas me lâcher chez Gibert si l'on ne veut pas quitter Paris sur-sur-chargé !). Pourquoi L'autobus me direz-vous ? Déjà, parce que j'aime assez la ligne éditoriale de Métailié ; ensuite, parce que c'est de la littérature argentine.

Dans la campagne profonde argentine, la vie de village, avec ses cancans, ses rivalités internes, ses hiérarchies (mieux vaut ne pas habiter du mauvais côté de la voie ferrée), ses médisances (mieux vaut bien se tenir si l'on est une jeune fille). Cela fait maintenant quatre jours que l'autobus éponyme, celui qui dessert quotidiennement le village, passe sans marquer d'arrêt. Tout part à vau-l'eau ma bonne dame, et même la barrière du passage à niveau est bloquée en position abaissée sur ordre du commissaire. C'est donc qu'il se passe quelque chose, oui mais quoi ? Deux dangereux criminels sont recherchés dans la région : et si c'était ces deux voyageurs de passage à l'auberge ?

Chouette premier roman, alerte et bien écrit, qui rappelle assez irrésistiblement Le lieu perdu de Norma Huidobro. Même cadre (l'Argentine rurale des province du nord-ouest), même minimalisme, même allure de fable, mêmes soupçons et mêmes rumeurs. J'aime beaucoup la logique qui consiste à partir d'un évènement et d'un contexte apparemment banal, pour révéler, par petites touches suggestives et d'autan plus puissantes, l'horreur de la dictature militaire.




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