Bizango, Stanley Pean

Les pieds au Québec, mais le coeur en Haiti. C'est le voyage que propose Pean dans Bizango, une plongée dans l'univers de la communauté haïtienne au Canada, au travers d'un truculent mélange de genres et de langues, du créole au québecois, découvert dans le cadre de la sélection du Prix France Océans.

"- Shade, ki moun ki la ? demanda une voix venue de l'étage.
- Mulat ayitien ki nan lapolis, wi ..."


Un homme aux traits flous, indéfinis, erre dans Montréal. Perdu en lui-même et incapable de se retrouver, il est doté d'un pouvoir de télépathie envahissant. C'est un bizango, une créature dont la magie est liée au vaudou et à ses rites complexes. Son chemin dans les bas-fonds croise celui de Domino alias Gemme, une prostituée sous la coupe d'un chef de gang sanguinaire. Ensemble, ils entament une cavale avec des sbires à leurs trousses, et tissent une étonnante relation.

"Je pense que t'adores ça, cette confusion, la douleur des gens, la mort, la tristesse. T'es comme un vampire qui se gave de sang. Et ça te permet de ne pas être toi-même ..."

Ça ressemble à du Livre sans nom et autres Oeil de la lune, mais dans un style nettement moins désinvolte et nettement moins brillant. Le second degré ne passe pas - ou alors pas chez moi, les codes du genre sont bien là, mais manipulés avec une lourdeur qui rend la violence crasse et gratuite. La petite musique du rythme s'emballe et se désaccorde. L'humour fait défaut (ais est-ce bien l'objectif ?) Bref, en dehors de la découverte d'une intéressant culture métisse, franchement pas emballant de mon point de vue.

"Attention à la vie que vous menez. Elle pourrai bien être la vôtre."

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